Des revirements de bords à en perdre sa boussole.
Publié le :
03/11/2017
03
novembre
nov.
11
2017
Avant 2016, lorsqu’un salarié était licencié, il subissait nécessairement un préjudice ; même chose lorsque la procédure suivie était irrégulière, ou lorsque l’employeur avait manqué à une de ses obligations, notamment de résultat. En 2016, plus précisément le 13 avril 2016, la Cour de cassation a, sans crier « matelot ! », opéré un important revirement à tribord, qui a failli jeter à la mer nombre de preux marins, en jugeant que « l'existence d'un préjudice et l'évaluation de celui-ci relèvent du pouvoir souverain d'appréciation des juges du fond ; que le conseil de prud'hommes, qui a constaté que le salarié n'apportait aucun élément pour justifier le préjudice allégué, a, par ces seuls motifs légalement justifié sa décision». (Cour de cassation, ch. Sociale, 13 avril 2016, pourvoi n°14-28293).
C’était la fin du « préjudice nécessaire » et, dans les prétoires, l’arrêt revenait à toutes les sauces pour éviter le paiement de dommages et intérêts en réparation d’une faute avérée. Le salarié devait, en effet, prouver son préjudice – entreprise périlleuse s’il en est, pour espérer obtenir réparation.
En somme, les obligations inscrites dans le Code du travail n’étaient plus sanctionnées, sauf au salarié de prouver un préjudice.
Et puis, nouveau revirement, à babord cette fois, la Cour de cassation s’explique :
- en cas de licenciement abusif : réparation automatique, l’évaluation du préjudice relevant des juges du fond. (Pourtant, la Cour d'Appel avait bien retenu la leçon en rejetant la demande du salarié en jugeant que celui-ci « ne justifie d'aucun préjudice du fait d'un licenciement abusif ».)
- en cas de procédure de licenciement irrégulière : l’existence d'un préjudice et l'évaluation de celui-ci relèvent du pouvoir souverain d'appréciation des juges du fond.
Source : Cour de cassation, chambre sociale, 13 septembre 2017, pourvoi n°16-13578 En savoir plus
Historique
-
Quand le geste de bonne volonté se transforme en droit…
Publié le : 04/12/2017 04 décembre déc. 12 2017Droit international20172017 / DécembreUn homme décède en mars 2002 au Canada. Il a eu deux filles, et un fils, reconnu en septembre 1997 par le défunt. Dans le testament, qu’il a laissé, daté d’a...
-
La chute de l’enfant des locataires dans les parties communes engage la responsabilité du bailleur
Publié le : 04/12/2017 04 décembre déc. 12 2017Droit immobilier20172017 / DécembreMonsieur et Madame K. louant un logement au septième étage, leur enfant Xalo tomba du septième au sixième étage.La chute fut engendrée par un défaut de la ra...
-
Tu me frappes, je te trompe...
Publié le : 30/11/2017 30 novembre nov. 11 2017Droit de la famille20172017 / NovembreUn homme s'était rendu coupable de violences physiques et morales envers son épouse. Celle-ci a demandé que soit prononcée la séparation de corps aux torts e...
-
« Tu feras un bisous à ta sœur! »: une « double belle-fille » ne peut pas être adoptée par son « double beau-père »...
Publié le : 13/11/2017 13 novembre nov. 11 2017Droit de la famille20172017 / NovembreLes faits de cette affaire sont quelque peu complexes. Monsieur a un fils. La compagne de Monsieur a une fille. Jusque là, tout ce qu'il y a de plus ordinair...
-
Prescrire un médicament qui rend accro aux jeux n’est pas forcément une faute.
Publié le : 03/11/2017 03 novembre nov. 11 2017Droit médical20172017 / NovembrePour soigner le syndrome des jambes sans repos, un médecin neurologue a vanté les mérites d’un médicament, le Sifrol, à une patiente afin d’apaiser ses sympt...